Absence de taxation et T.V.A. de l’indemnité d’occupation sans titre
Publié le :
01/10/2018
01
octobre
oct.
10
2018
Dans un Arrêt des 9ème et 10ème Chambre du 30 mai 2018, le Conseil d’Etat opère une distinction de régime entre les loyers dus au titre d’un bail commercial et l’indemnité d’occupation due par l’occupant sans titre après résiliation de la convention.
Il est de droit que le lien direct du versement fait par un débiteur à son créancier comme contrepartie d’une prestation de service, est assujetti à la TVA lorsqu’il s’agit d’une prestation individualisable.
En revanche, l’indemnité réparant le préjudice est considérée comme une indemnité et en ce sens ne supporte pas d’assujettissement à la TVA.
Le preneur d’un bail commercial portant sur un bâtiment industriel se maintient dans les lieux après le congé portant résiliation qu’il a délivré au bailleur.
Le bailleur le fait alors expulser judiciairement et sollicite le paiement d’une indemnité pour occupation sans droit, ni titre, postérieurement à la date de résiliation effective du bail.
Il n’assujetti pas cette indemnité à la TVA estimant que la somme reçue causée par l’exécution de la décision de justice réparait un préjudice et n’était pas la contrepartie d’une prestation qu’il s’était engagé à fournir.
L’Administration Fiscale le reprend estimant que l’indemnité rémunérait une prestation de service à titre onéreux, l’assujettissant à la TVA.
Le Conseil d’Etat annule l’Arrêt de la Cour Administrative d’Appel considérant que cette indemnité ne constitue pas la rémunération d’une prestation de service à titre onéreux, réparant seulement un préjudice, et qu’en tant que tel, n’est pas soumise à la TVA.
Le Conseil d’Etat s’inscrit dans la droite ligne de la jurisprudence de la Cour de Cassation qui retient qu’en une telle hypothèse le locataire se maintenant abusivement dans les lieux commet une faute extra-contractuelle dont la conséquence est de devoir régler une indemnité d’occupation au bailleur, réparant l’occupation sans droit ni titre, mais également l’absence de possibilité de disposer du local.
Il y a donc logiquement entre cette situation et la situation de location normale, un fossé qui justifie logiquement que l’indemnité ne soit pas assujettie à la TVA.
(Conseil d’Etat – 10ème Chambre, 30 mai 2018 n° 402447)
Michel DESILETS
Ancien Bâtonnier
Avocat au Barreau de Villefranche / Saône
Historique
-
Le défi de l'abandon du glyphosate en France
Publié le : 03/10/2018 03 octobre oct. 10 2018Droit ruralL'agriculture de conservation des sols, une technique agronomique marginale en France, mais prometteuse pour la biodiversité des sols et la lutte contre le réchauffement climati...Source : www.agrisalon.com
-
La dématérialisation des permis de construire source d’incertitude ?
Publié le : 03/10/2018 03 octobre oct. 10 2018Droit immobilier / Droit de la constructionLa dématérialisation des dépôts de permis de construire répond à la volonté du gouvernement de moderniser l’administration et l’action publique, tout en améliorant les relations...
-
Le syndic doit faire procéder aux travaux urgents de sa propre initiative
Publié le : 02/10/2018 02 octobre oct. 10 2018Droit immobilier / Cession et gestion d'immeubleLe syndic de copropriété, tenu de faire procéder de sa propre initiative, compte tenu de l’urgence, au remplacement de la porte d’entrée, doit répondre des conséquences d’un inc...Source : www.efl.fr
-
Absence de taxation et T.V.A. de l’indemnité d’occupation sans titre
Publié le : 01/10/2018 01 octobre oct. 10 2018Publications du cabinetDans un Arrêt des 9ème et 10ème Chambre du 30 mai 2018, le Conseil d’Etat opère une distinction de régime entre les loyers dus au titre d’un bail commercial et l’indemnité d’occ...
-
Un acte notarié ne constitue pas forcément un titre exécutoire
Publié le : 25/09/2018 25 septembre sept. 09 2018Publications du cabinetContrairement à une croyance répandue la Cour de Cassation l’a rappelé dans un arrêt du 22 mars 2018. Traditionnellement, constitue un titre exécutoire conformément aux dispo...
-
Les deux ventes n’en formaient qu’une
Publié le : 25/09/2018 25 septembre sept. 09 2018Publications du cabinetEn matière de vente susceptible de préemption par la SAFER, la prudence est de rigueur. Les montages en apparence académiques peuvent être remis en cause et requalifiés. U...